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[N2 R4] Danse macabre

Le premier compte-rendu d’Olivier B. Bravo et merci à lui.

danse macabre

Ô triste saison que la nôtre, qui peinons à enregistrer une première victoire dans cette poule Nord qui n’a de cesse de refroidir nos ardeurs. C’est le cœur à peine ragaillardi par les fêtes que je me charge de ce compte rendu. Gardons au moins une bonne habitude : je descendrai en rappel dans l’abime en suivant l’ordre des échiquiers.

Commençons donc par le jeune Paul, dont on a au moins la certitude que cette funeste journée ne sera qu’un tremplin vers de plus brillants sommets. Car il aura eu au moins le mérite de s’engager sur des sentiers peu habituels avec cette Sicilienne 3.b3, tandis que son roi aura lui emprunté des chemins de traverse malheureusement trop ouverts aux quatre vents, avec ce grand roque qui n’a pas froid aux yeux, mais qui finit par prendre le bouillon.

L’adversaire de votre serviteur a jugé bon de commencer par 1.a3, certainement pour passer outre ma préparation légendaire. C’est avec flegme que je naviguais ces eaux inconnues pour éliminer les derniers défenseurs du petit roque blanc, assailli par une dame noire tractée par mes deux fidèles cavaliers, alors que le fou et le cavalier blancs étaient parqués sur la colonne a. Mais j’oubliais alors ma banderille et laissais le monarque se mettre à l’abri, puis perdis pied à mon tour face à une vile contre-attaque.

Diagramme après 24.Cc3 : 24…Cc5 aurait tout à fait suffit, mais il y a plus joli :

Emmanuel fit lui aussi preuve d’ingéniosité dans l’ouverture, avec ce 2.Cc3 suivi d’une proposition de gambit 4.f3, lestement rejetée par son prosaïque adversaire. Après le rapide échange des dames le tableau n’était pas engageant, avec ce pion blanc e4 isolé, même si l’avance de développement compensait certainement, jusqu’à une finale de cavaliers en apparence égale mais qui tourna vite en notre défaveur, traitresse comme ces finales savent l’être.

Tel Orphée plongeant aux enfers, Kader fut vecteur d’espoir avec une moderne menée de main de maître. La finale de pièces mineures était encourageante, les pions blancs étant assurément plus faibles. Malheureusement alors que le contrôle de temps était en vue, il crut apercevoir l’ombre d’un fantôme et son cavalier s’en retourna aux écuries au 38ème coup par 38…Ced7 pour protéger son pion b6, alors qu’il aurait accompli le même office avec panache en s’emparant du triste pion c4. Eurydice lui échappa alors pour de bon, et la nulle fut signée.

Diagramme après 38.Ced5 :

Mon homonyme Olivier avec son ouverture anglaise fit face à un système Botvinnik et prit rapidement l’avantage car son adversaire oubliait son pion b7 derrière lui. Il enfonçait avec brio un à un les clous du cercueil du roi noir par des coups inspirés

Diagramme après 19…Cc6 : toi aussi joue comme (les trois premiers quarts de la partie d’) Olivier :

Seulement comme toujours il n’y a rien de plus difficile que de gagner ces satanés parties gagnantes, et l’avantage s’évanouit pour ne laisser plus qu’un avantage matériel décisif aux noirs.

La partition jouée par notre chef semblait en tout point conforme à des standards de sérieux dont il ne se départit jamais. La finale de Tarrasch paraissait égale. Mais le diable se cache dans les détails, et ce pion d4 isolé dont on doute toujours de savoir s’il est une force ou une faiblesse, ce pion a7 sous le feu de la bombarde a1 à l’ouverture de la colonne, accompagné du fou g2 catalan qui achevait de mettre la pression sur l’aile-dame : c’en fut trop et un premier pion tomba sous la pression, avant que le reste du château de cartes ne suive.

En parlant de finale, nous fûmes tout autant servi par la partie de Jean-Marie, qui s’assura d’échanger toutes ses pièces aussi rapidement que le règlement l’autorisait. Cependant il se retrouva dans une position similaire à celle d’Emmanuel, avec un pion e4 isolé faible, le mauvais fou blanc contre le cavalier noir et un roi noir plus actif. Les blancs étaient assurément dans le doute, mais le roi noir eut peur de s’enfoncer plus avant dans le gruyère blanc, et la finale s’aplanit

Enfin notre lueur d’espoir pour l’année à venir, Géraldine tenta une audacieuse défense avec les noirs, mais se retrouva rapidement en position précaire alors que les blancs répondirent pied à pied et se retrouvèrent en position dominante avec un pion de plus et la paire de tours et de fous dirigée contre le roi noir. Ce fut sans compter sur la ténacité de Gégé, qui nous évite de repartir la queue entre les jambes.

Diagramme après 28.f3, où les noirs montrent qu’ils en ont encore sous le coude

4 commentaires.

  1. Merci Olivier.
    Pour la rédaction des comptes-rendus comme pour nos premiers échiquiers, la relève est assurée !

  2. Merci Olivier pour ce premier CR. J’y aurais presque pris plaisir à me dire que je n’avais pas si mal joué..

  3. Haut les coeurs pour cette nouvelle cuvée !

  4. Bravo Olivier !
    Pour un premier compte rendu c’est plutôt réussi
    Et bravo à Gégé pour son 28)…Ce3 !
    Une victoire qui sauve l’honneur.

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