Mais qu’est-ce qu’on va aller se fourrer au-dessus d’un court de tennis pour essayer d’aligner 3 neurones un vendredi soir ? On a beau avoir l’ambition de faire dans la dentelle, dans les faits on joue plutôt du crochet et nous avons tous maille à sortir une partie brillante après une semaine harassante.

Prenez Jean-Marie, qui a pourtant été très solide cette saison. Il a beau avoir fait montre d’une conception hyper-moderne dans l’ouverture, face à un adversaire libéré c’est pas si facile. Ça donne un joli tampon miniature à collectionner, une quinzaine de coups plus tard. Un mauvais souvenir à oublier avant la saison prochaine.

Christian vécut pour sa part un scénario mille fois éprouvé : il dut se recroqueviller toute la partie au fond de ses chaussettes pour subir, subir et subir encore une houle qui prit d’assaut la forteresse noire perchée au sommet de sa falaise. Pas de quoi dérider notre fier compagnon qui, éternel optimiste, ne se laissa pas prier quand la bise fut venue. Le bélier blanc venu fracasser les larges vantaux du bastion fut promptement amené à la broche pour être grillé à point. Quelques temps de digestion plus tard, Christian présenta la note au roi blanc esseulé.

Le scénario fut tout autre pour Benoît puisqu’il se para de tous les attributs du taureau sauvage pour déverser sa furie sur un roi noir tel un Rafael Nadal apeuré balayant sa ligne de fond de cours en vain. Une véritable ambiance de corrida qui se termina le poing levé, et par la retraite du susmentionné.

Mis à part la défaite de Jean-Marie je ne suivais pas le déroulement du match. Fidèle à ma nature je fus le dernier à terminer ma partie, et je n’eus pas le loisir de folâtrer. Si je perdais, Cergy Pontoise arrachait le match nul. Or mon charmant partenaire pris soin de tricoter tout du long des sangles qui me maintinrent solidement attachés contre le dos de ma chaise. Une situation que je ne goûtais guère, mais de choix je n’eus point. Toutefois, alors que les noirs pouvaient patiemment resserrer encore leur étreinte, la partie prit un autre virage quand ils sacrifièrent la qualité pour affaiblir mon roi. Je parvins à échanger les dames assez rapidement mais la finale était encore très dangereuse, car je dus donner quelques pions en échange. Je serrais les dents néanmoins, montrais de quel boa je me chauffe, et liquidais finalement au compte-goutte tout le matériel restant.
C’est alors seulement qu’on m’expliqua que ce match nul achevait la victoire de l’équipe dans ce match haletant.

Une belle conclusion bien ficelée qui vient achever cette édition du championnat du val d’Oise du vendredi soir qui voit pour la première fois Enghien échouer à atteindre la première place du classement.
Mais les montées de nos équipes de Nationale en division supérieure tempèrent agréablement ce résultat.

Au plaisir de nous retrouver la saison prochaine !