Attention : le club a déménagé au 55 avenue Kellermann à Saint-Gratien !

[N2] Ronde 7 – Bataille de boules de farine à Maisons-Laffitte

Le compte rendu le plus pâtissier de l’Histoire, sponsorisé par Francine !


Francine

Maisons-Laffitte, 5 février, quelques minutes avant la 7e ronde de N2. Je retrouve Baroudi et Réda sur le parking enneigé devant le club d’échecs. Réda attaque cash :

« Je tiens à préciser que ce n’est pas de ma faute.

– Quoi ?

– L’enfarinage de François Hollande ! »

Stop !

Enghiennoises, Enghiennois je vous ai entendus. Je sais que vous voulez comprendre cette running joke sur Réda et la farine. Comme je vous l’avais promis il y a quelques mois, je vais tout vous dire.

Les véritables cinéphiles – et je sais qu’ils sont nombreux parmi vous – connaissent sûrement les Critters, ces abominables créatures issues de la série de films du même nom, qui sont venues sur Terre pour semer le trouble et la terreur, en particulier dans les cuisines. Elles sont tellement ignobles qu’elles n’hésitent pas à se causer du tort mutuellement, comme dans la mythique scène de Critters 3, où un pauvre Critters, dessoulant dans un évier d’une ingestion excessive de liquide vaisselle, se fait enfariner par le célébrissime « Critters du placard au-dessus de l’évier », une vraie star au club d’Enghien. De par chez nous, il dépasse même en popularité Étienne Bacrot, qui est pourtant devenu GMI sur nos terres en 1997.

Critters

Léonardo di Caprio (à droite), posant fièrement avec un Critters

Voilà, je pense que tout s’éclaire pour vous à présent. Je peux donc poursuivre le compte rendu. Les esprits fâcheux qui pensent que la culture cinématographique enghiennoise laisse à désirer sont priés d’attendre un prochain compte rendu, afin que nous puissions leur démontrer le contraire. Je peux juste vous dire pour l’instant que nous comptons dans nos rangs LE spécialiste mondial de Wesley Snipes.

Fin de la parenthèse.

Réception chaleureuse de nos adversaires, dans une atmosphère pourtant glacée. Le compromis entre la lumière et la chaleur avait en effet été tranché en faveur de la première par les Mansonniens, qui nous invitèrent à jouer près des grandes verrières de leur immense salle. Le Chef nous fit remarquer le respect de nos hôtes pour nos traditions, puisqu’ils nous permirent de jouer « face au Lac ».

Le "Lac" de Maisons-Laffitte. Euh... Chef... Ce serait pas plutôt une piscine gelée ??

Certains spectacles commencent par un nuage de fumée sur scène. Notre match, lui, débuta de manière inattendue par un gros nuage de farine à l’échiquier 2. Baroudi-Houdini avait préparé avec les blancs une variante secondaire mais piégeuse sur la défense fétiche du n°2 adverse. Ce dernier n’eut pas l’air surpris pour autant, blitza ses premiers coups et choisit rapidement de roquer côté cimetière. Quand le nuage de farine se dissipa quelques instants plus tard, les blancs avaient une pièce de plus, une attaque de mat, et toutes les lignes ouvertes. Une miniature impressionnante de notre n°1.

Le début du match

Échiquier du Lac 1 – Maisons-Laffitte 0

Parfois, c’est avec de vieilles farines qu’on fait les meilleures tartes (et parfois non, notez bien). Le Chef le sait pertinemment, et en véritable chef (celui avec une toque), ressortit des placards une ouverture qui faisait partie de sa carte il y a quelques années, mais qui n’est pas périmée. Étant donnée la tournure avantageuse que prenait le match pour nous à ce moment (avantage sur tous les échiquiers sauf 2), le Chef s’engagea dans une ligne théorique conduisant à une nulle forcée. Une bonne opération qui permet de neutraliser avec les noirs un des buteurs adverses.

Le Chef a besoin de place pour sa chapka, ses Roudor et ses Michoko.

Échiquier du Lac 1 – Maisons-Laffitte 0

Gégé la Girondine n’est déjà plus une gâte-sauce et avait bien l’intention de le montrer à son adversaire. Quel plaisir de la voir progresser à vue d’œil, elle qui était encore débutante il y a deux ans ! Pendant une bonne trentaine de coups elle maintint l’équilibre (voire un petit avantage), à tel point qu’on se demandait même si elle n’allait pas marquer sa première victoire de la saison. Mais, comme la cigale de la fable, elle fut à court de farine quand le trentième coup fut venu et dut s’incliner… Allez Gégé, on croit en toi !!

Échiquier du Lac 1 – Maisons-Laffitte 1

Au premier échiquier, je pus rapidement prendre le jeu à mon compte avec les noirs. Par quelques poussées de pions agressives, je frayais à ma paire de fous un chemin vers le roi blanc, manœuvre qui fut couronnée par un Fxg2 des familles. Les blancs se défendirent comme des lions, mais la grande diagonale blanche était trop faible. Cependant, le temps d’écoulant, je rate un knock-out qui me fut indiqué par Baroudi après la partie :

(Variante de la partie) Les noirs jouent et gagnent. Attention, c'est magnifique !

La suite que je choisis gagne un pion et est tout aussi bonne, mais dans le zeitnot, je me tétanise et laisse mon adversaire revenir dans la partie. Au moment où les blancs s’apprêtaient à franchir la barre d’égalité dans l’autre sens, le destin frappa et ils tombèrent au temps. En conclusion : une partie avec quelques grumeaux !

Échiquier du Lac 2 – Maisons-Laffitte 1

Occupé par mon propre zeitnot, je ne pus jeter que quelques coups d’œil occasionnels à la partie du Titi, qui prit son adversaire à la gorge dès les premiers coups avec un sacrifice de pion de pyromane. Toutes les pièces blanches jouent, le roi noir est dans les courants d’air, et un dangereux pion passé blanc est arrivé sur la sixième rangée. Pendant ce temps , les pompiers noirs font ce qu’ils peuvent, mais certains d’entre eux sont encore dans leur caserne de l’aile-roi. De mon poste d’observation lointain, je vis Réda faire appel plusieurs fois à des largages de farine par Canadair (si, si !) autour du roi noir pour étouffer toute velléité noire d’éteindre l’incendie. Une démonstration d’enfarinage par Maître Farinov !

Échiquier du Lac 3 – Maisons-Laffitte 1

Canadair

Il fallut plusieurs largages de farine pour venir à bout de la résistance noire

Question farine, le Panda s’y connaît, lui qui en déversait déjà des sacs entiers à l’époque où Farinov vivait encore dans le talc… Effectivement, le scénario de sa partie ressemblait à s’y méprendre à celle de Farinov : pièces blanches actives, roi noir exposé… Mais le développement noir était plus avancé, ce qui rendait la percée moins aisée. Difficile de dire ce qui a échappé au Panda, peut-être s’est-il trompé dans le grammage de sa farine et a utilisé de la 45 au lieu d’une 55, mais petit à petit ce sont les noirs qui sont les maîtres de la poudre, et notre Trésorier finit par se faire rouler dans la farine et doit concéder la partie.

Échiquier du Lac 3 – Maisons-Laffitte 2

Connaissez-vous l’expression « être de la même farine » ? Elle aurait pu s’appliquer à Olivier et son adversaire. Mêmes coupes de cheveux, mêmes tenues vestimentaires, classements proches… Je dirais aussi mêmes gestion du temps, car lorsque Baroudi remporta sa partie, les deux joueurs n’en étaient qu’au 5e coup de leur partie J. Comme d’habitude avec Olivier, une partie très complexe, où il n’hésite pas à inviter l’adversaire à lui rentrer dedans pour mieux contre-attaquer après. Après le zeitnot, une position d’équilibre dynamique apparaît sur l’échiquier. Les deux joueurs se quittent bons amis en signant la deuxième nulle de la journée.

Échiquier du Lac 3 – Maisons-Laffitte 2

Les analyses

Il reste encore la partie de Manu, mais elle est en fait décidée depuis longtemps. Profitant d’un début peu ambitieux des blancs, le Diplomate met une pression telle sur le centre blanc que son adversaire préfère lui faire cadeau d’un pion. À partir de ce moment l’issue ne fait plus de doute, mais Manu progresse lentement et sûrement. Il émerge à l’orée de la cinquième heure dans une finale de tours avec un pion de plus et une meilleure activité, qu’il convertit tranquillement. Un vrai massage à la farine !

Échiquier du Lac 4 – Maisons-Laffitte 2

Et voilà ! Le Chef peut être content, c’est notre premier match bien géré collectivement de toute la saison. Mais le plus dur reste à faire…

Merci à tous les joueurs et au club de Maisons-Laffitte pour son accueil, et à bientôt pour les rondes 8 et 9 ! (24 et 25 mars)

7 commentaires.

  1. Bravo Antoine et merci, j’ai bien rigolé juste avant le passage du marchand de farine… (euh, de sable voulais-je dire)

  2. Bravo Antoine , en plus ce compte-rendu est d’autant le plus patissier de tous que le Paris-brest fut créé à Maisons-Laffitte dans une patisserie à coté de la salle de jeu:)

  3. Chouette combinaison ! Même en la connaissant déjà, j’ai eu du mal à la (re)trouver.

    Côté patissier, en plus des Mi-Cho-Ko (qui remplaçaient les Bounty en rupture de stock) et Roudor, on pourra noter les Figolu et la bouteille de Coca-Cola subrepticement cachée au pied de la table 😉

  4. Jolie combinaison en effet !

    En regardant ma partie après le match, j’ai vu que je pouvais obtenir une finale très avantageuse en acceptant l’échange de dames proposé par mon adversaire juste avant la répet’
    D’habitude c’est justement mon truc ça,
    Bon…

    baba un peu déconfit :-(

    heureusement, on a gagné !
    :-)

  5. Je vais te dire un secret : en consultant ma documentation concernant l’ouverture, le perpet’ n’était absolument pas obligatoire ni pour les noirs ni pour les blancs (double aveuglement – et confusion de variante de ma part). Mais ne le répète pas, le rédacteur du compte-rendu pourrait être moins tolérant la prochaine fois.

  6. 😀 Je comprends enfin le sens du mot “critters” !!

    Merci Pâtissier pour ce délicieux compte-rendu au cassis…

  7. Solution du problème :

    1… Td1!!
    Si 2.Txd1, Ce2+! conduit au mat en g2 ou en h1

    Si 2.Dxc6 Cxh3+! 3.Fxh3 Txe1+ puis Fxc6 et les noirs ont gagné un pion et une qualité.

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