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Coupe de France 2e Tour : Les Archives.

Merci à Ulrich de s’être porté volontaire pour la rédaction du compte-rendu. Il prouve ainsi que nul n’est besoin d’un classement Elo stratosphérique ni d’une expérience échiquéenne cinquantenaire pour rédiger un commentaire agréable.

Spectateur attentif de plusieurs matches de l’échiquier du lac, j’ai suivi avec plaisir cette rencontre du deuxième tour de la coupe de France. Comme il me semblait que certains visages de l’équipe adverse ne m’étaient pas inconnus, après la rencontre je suis allé voir Benoît pour lui demander si notre vaillante équipe n’avait pas déjà rencontré cet adversaire. Je fus immédiatement invité à consulter les archives !

Quelques heures plus tard, vaguement impressionné, je pénétrais dans le bureau. Benoit, ouvrant une large armoire au bas de laquelle étaient rangés une cinquantaine d’Informateur des années 70 aux années 2000, me désigna les étages supérieurs où des boîtes d’archives dument étiquetées par année côtoyaient quelques panières remplis de papiers plus ou moins jaunis. « Ça doit être là » dit-il, laconique.

J’étais abasourdi. Toute l’histoire de l’échiquier du lac était là résumée sous mes yeux !

J’ouvris un carton au hasard. Des feuilles de matches aux noms pour la plupart inconnus, des tableaux de tournois de blitz tracés à main levée, des photocopies de feuille de parties à peine lisible côtoyaient des extraits de compte bancaire, des brouillons de compte-rendu de réunion de bureau raturés ou des décomptes de votes d’assemblée générale. Une mine d’or pour l’historien des échecs.
Devinant ma perplexité, Benoît me demanda de préciser ma requête. Après ma réponse hésitante, il s’installa devant l’un des ordinateurs qui trônaient sur le large bureau. « On va commencer par regarder sur le site de la FFE » suggéra-t-il, pragmatique.

Après quelques saisies, sans se retourner, il m’apostrophait « Saison 2003-2004 Coupe de France troisième tour, Asnières – Enghien 0-1 ». Je n’osais pas lui dire qu’à cette époque lointaine je ne jouais pas encore aux échecs – ni n’habitais la région. Fébrilement je me saisis de la boîte de l’année concernée et feuilletais la liasse de document. Il y avait même un compte-rendu !

L’introduction « Sur le papier les deux équipes sont d’un niveau identique et nos adversaires sont de vieilles connaissances : eux comme nous jouons assidûment depuis plus de 20 ans. Le match s’est déroulé dans une atmosphère très amicale après quelques minutes à se rappeler “le bon vieux temps”. » et la conclusion « Nous pûmes ainsi offrir à nos sympathiques adversaires une boisson réconfortante tandis que nous analysions nos parties passionnantes à défaut d’être très correctes. » auraient pu tout-à-fait être celles de ce dernier match (hormis le défaut d’uniformité des temps des verbes que les rédacteurs actuels n’auraient permis).

Après quelques rapides clics de « Saison 2005-2006 deuxième tour Enghien – Asnières 2-2 Enghien qualifié ». Constatant mon étonnement, Benoît m’expliqua qu’en cas d’égalité la victoire à l’échiquier le plus haut assurait la qualification. Je ne trouvais pas de texte accompagnant le procès-verbal dans la boîte d’archive correspondante.

Poursuivant ses recherches Benoît trouva encore une rencontre au deuxième tour de la saison 2011-2012 en précisant qu’un compte-rendu devait être publié sur le site de l’échiquier du lac (et effectivement, vous pourrez le trouver ici avec une nouvelle qualification d’Enghien 2 à 1).

Il ajouta bientôt « C’est tout pour la coupe de France, mais nous les avons rencontré aussi en interclubs la saison dernière » (Le compte-rendu) .

Ainsi donc, les trois rencontres précédentes en coupe de France ont vu la qualification du « meilleur club de France avec vue sur le lac d’Enghien », un résultat quelque peu surprenant en raison de la force respective des deux équipes toujours très proches l’une de l’autre.
Après quelques considérations sur le phénomène des « bêtes noires » aux échecs, je remerciais Benoît chaleureusement pour ses recherches – et pour la « tisane de malt » de bonne qualité généreusement offerte.

Et le match me direz-vous ?
Mon inexpérience et mon piètre niveau échiquéen ne me permets pas de juger les prestations des forts joueurs de l’équipe phare ; je vous donnerais donc que des impressions fugaces et retranscrirais des commentaires des joueurs entendus lors des analyses post mortem.

Au premier échiquier monsieur le président affrontait une nouvelle fois maître Hartereau qui aura donc participé aux quatre matches de coupe de France. Une partie très complexe (pour moi du moins) avec roques opposés et attaques virulentes de chaque côté. Avec à la clé un joli mat pour notre président visiblement satisfait de sa prestation :
« – Benoît (souriant pour féliciter son équipier) : Tu nous as sorti une grosse partie aujourd’hui ! »
« – Antoine (modestement) : Oui on dirait bien. »

Au deuxième échiquier, Emmanuel était opposé à Olivier Betton, un ancien membre de l’échiquier du lac semble-t-il. Après un début retenu dont on m’a dit qu’il contrastait avec ses habitudes (j’ai même entendu d’un spectateur s’interroger : « Manu est malade ? Il n’a pas sacrifié de pion au deuxième coup ! »), Emmanuel était sur la défensive mais a simplifié pour assurer la partie nulle. Selon lui, il aurait même raté un gain aisé en toute fin de partie.

Mais cette nulle était bienvenue car Benoît ne pouvait plus perdre depuis quelques temps déjà et assurait donc le gain du match (comme expliqué ci-dessus en cas de match nul, la victoire au premier échiquier est déterminante). Pourtant il semblait à l’analyse post mortem que son sacrifice de pion dans l’ouverture n’était pas tout-à-fait correct. Mais comme son adversaire l’avait refusé et avait commis une faute quelques coups plus tard, le capitaine Enghiennois avait lui-même gagné un pion. Lentement mais sûrement, Benoît avait fait fructifié son avantage.

Au troisième Laurent accordait à Denis Droulers la revanche de la partie d’interclubs, et là aussi l’asniérois avait participé à tous les matches précédents de son équipe. Après un début tendu, Laurent pêcha probablement par optimisme (les mots qu’il utilisa à son encontre furent plus virulents) et se retrouva bientôt avec un malheureux fou enfermé derrière ses propres pions. Malgré une résistance acharnée, Laurent dû logiquement s’incliner.

L’échiquier du lac se qualifiait donc pour le troisième tour de la coupe de France à l’issue d’un match passionnant à suivre. Merci donc aux huit protagonistes et à bientôt pour la suite de la compétition.

Ulric Lalivre

2 commentaires.

  1. Merci Ulric (ou Ulrich ??) pour ce compte rendu ! J’étais tellement absorbé dans ma partie que je ne me suis même pas rendu compte de votre présence !

  2. “… côtoyaient des extraits de compte bancaire, des brouillons de compte-rendu de réunion de bureau raturés ou des décomptes de votes d’assemblée générale.”

    Il faut croire que mes prédécesseurs étaient plus organisés que moi !

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