Attention : le club a déménagé au 55 avenue Kellermann à Saint-Gratien !

Nat.3 Ronde 9 : Vaincre ou mourir.

Ils sont tous là : Cortex et le Chef, lunettes noires, barbes (d’un noir intense pour l’un, poivre et sel pour l’autre) taillées de frais, ouvrent la marche encadrés des deux Alain (Le Prof et Lucky Luke) vêtus d’élégants mais sobres costumes sombres. Deux pas derrière eux, Le Panda et Le Chirurgien, mines fermés et regards vagues, semblent déjà calculer des variantes. A leur gauche, Farinov, plus sphinx encore que d’habitude, arbore son visage de joueur de poker. Seul le Diplomate sourit très légèrement, mais c’est le sourire carnassier d’un prédateur qui vient d’entrevoir sa future proie.
Les huit hommes descendent l’avenue Gambetta avec une telle farouche détermination que les passants – nombreux en ce jour de marché – s’écartent immédiatement à leur approche. Même la porte de l’espace Icare s’ouvre d’elle-même pour laisser passer le groupe.

Lorsque les joueurs s’assoient et que chacun sort qui son « stylo-qui-gagne », qui sa boisson énergisante préférée, qui ses gâteaux magiques, la tension est palpable. Une table fléchit sous le poids de la concentration du Prof, elle est immédiatement mise aux rebuts.
La feuille de match montre un léger avantage à l’échiquier du lac mais aucun enghiennois n’en tient compte.
Monsieur Marchand salue les joueurs et lance la ronde. Le match de la saison peut commencer.

Après moins d’une heure de jeu, petit miracle (oui, encore un) : après six défaites consécutives et une nulle arrachée de justesse hier, le Chef remporte enfin une partie. Son adversaire saute à pieds joints dans le piège tendu par le capitaine enghiennois et abandonne aussitôt. La rencontre ne pouvait mieux débuter.

Issy-les-Moulineaux – Enghien-les-Bains 0-1

D’autant que sur les autres échiquiers, la situation est saine : au premier Cortex a facilement égalisé, le Prof conserve son petit avantage de début, le Diplomate commence à détendre son ressort, Farinov part à l’assaut du roi adverse resté au centre, le Panda part à l’assaut du roi adverse qui n’est pas resté au centre et le Chirurgien contrôle la seule colonne ouverte. Seul le roi de Lucky Luke commence à souffrir de solitude. Les pendules confirment le diagnostic : plusieurs isséens sont en retard sur des enghiennois pourtant généralement plutôt lents (euphémisme).

Le Chef sort quelques minutes « s’oxygéner ». Il a refait une nouvelle fois les comptes ce matin. Si l’échiquier du lac ne remporte pas le match, le maintien dépend de celui qui oppose Conches-en-Ouche à Saint-Thomas. Le Capitaine enghiennois s’inquiète de devoir choisir entre assurer un match nul ou risquer un gain (et donc une perte).

Mais pour l’instant tout va bien : même si le Chef pense que Lucky Luke ne tiendra pas dix coups de plus (il le pensait déjà dix coups plus tôt) tant l’isolement de son roi semble fatal, Cortex a maintenant pris un net avantage, Le Prof a gagné la paire de fous, Le Diplomate se libère et commence à créer des menaces tactiques dangereuses, l’attaque de Farinov devient redoutable, Le Panda peut déjà gagner une qualité mais préfère garder la pression pour obtenir davantage et Le Chirurgien étouffe peu à peu son adversaire.

Le Chef sort de nouveau assouvir son vice, il n’est pas rasséréné par le tour favorable des événements, certaines pendules affichant des chiffres inquiétants.

Après trois heures de jeu, hormis l’état de certaines pendules, la situation est toujours favorable : Lucky Luke survit encore (mais probablement pas plus de dix coups) ; Cortex a gagné une qualité ; La position du Prof oscille entre += et = ; le ressort du Diplomate s’est bien détendu et son adversaire doit gérer les faiblesses de son camp ; l’attaque de Farinov semble maintenant décisive ; en plus de son gain de qualité gardé sous le coude, le Panda possède maintenant des menaces sérieuses et l’adversaire du Chirurgien a lâché un pion sans vraiment se libérer de la pression.
Le Capitaine enghiennois ne sourit cependant toujours pas, certaines pendules présageant quelques irrationalités à l’approche du quarantième coup.

Les présages redoutés se réalisent : Double hallucination au premier échiquier (double car le Chef qui assiste à la scène voit la même chose que son président). Cortex sacrifie la qualité gagnée précédemment pour empocher une tour. Son adversaire reprend simplement la qualité en protégeant la tour menacée, ne laissant qu’un maigre pion pour butin de la « combinaison ». Cortex et le Chef grimacent.

Le Diplomate, croyant obtenir un avantage décisif, permet à son adversaire un sacrifice fort dangereux. Heureusement, il reste une défense qui oblige l’isséen à prendre l’échec perpétuel, moindre mal pour l’enghiennois.

Issy-les-Moulineaux – Enghien-les-Bains 0-1

Nouvelle double hallucination au quatrième échiquier. Farinov possède depuis plusieurs coups un pion en septième rangée qui menace une tour immobilisée. Pour finir en beauté, un cavalier s’ajoute à l’attaque de la tour pour un mat imparable. Le Chef sourit enfin. Sourire qui disparaît aussitôt avec le pion laissé sans défense.
L’attaque s’étant évaporé, le capitaine enghiennois autorise Farinov à accepter la proposition de partage du point.

Issy-les-Moulineaux – Enghien-les-Bains 0-1

Les dix coups sont passés mais maintenant Lucky Luke va devoir lâcher du lest avant les dix prochains coups sous peine de mat.
Le pion de plus de Cortex est symbolique, l’activité de la tour adverse compensant en grande partie le désavantage matériel.
Le Prof et son adversaire continue de louvoyer, l’échiquier coupé en deux par la muraille des quatorze pions restants.
Le Chirurgien progresse toujours avec méthode et détermination sans le stress de la pendule ayant déjà confortablement passé le contrôle de temps.
En revanche le Panda n’a plus que quelques minutes et ne s’est toujours pas décidé à gagner la qualité. La Position devient très tendue, le sixième échiquier enghiennois donnant ses deux tours pour dame et pion. Ladite dame s’infiltre dans le camp adverse. Malgré le zeitnot, le Panda évente le piège tendu et gagne du gros matériel.

Issy-les-Moulineaux – Enghien-les-Bains 0-2

Ne pouvant pas progresser sans prendre de risques inutiles, Cortex demande l’autorisation de faire nulle à son capitaine qui accepte aussitôt.

Issy-les-Moulineaux – Enghien-les-Bains 0-2

Lucky Luke a donné une qualité pour éteindre l’incendie, mais continue le combat avec sa détermination coutumière.
Par une jolie manœuvre royale, Le Chirurgien évite le dernier traquenard pour entrer dans une finale aisément gagnée. Son adversaire n’insiste pas davantage.
Le Chef peut enfin sourire : la victoire est assurée et le maintien avec !

Issy-les-Moulineaux – Enghien-les-Bains 0-3

Observant la partie du Prof, les enghiennois sont perplexes, l’évaluation du capitaine changeant même à chaque demi-coup. Chacun des deux joueurs doit être précis pour ne pas se faire entraîner dans une finale perdante.

Malgré une très longue résistance, d’un peu plus de dix coups, Lucky-Luke rend les armes, ne pouvant empêcher la promotion d’un pion.

Issy-les-Moulineaux – Enghien-les-Bains 1-3

Après quelques sueurs froides des spectateurs qui tentent de résoudre les nombreuses complications de la position – le Prof restant toujours impassible – les deux derniers combattants se serrent la main.

Issy-les-Moulineaux – Enghien-les-Bains 1-3

Toujours gentleman, monsieur Marchand vient féliciter les enghiennois.

L’échiquier du lac a sauvé sa saison.

6 commentaires.

  1. PS : la victoire était indispensable au maintien, Conches-en-Ouche ayant battu Saint-Thomas.

  2. Un week-end dont on se souviendra, avec le maintien au bout…!!

  3. La bière a coulé à flots ensuite, quelques photos en souvenir, et l’idée de se retrouver tous ensemble pour fêter ça
    À suivre …

  4. Comme quoi, c’est quand même plus simple quand on aligne l’équipe-type !

  5. Pas sûr. Les “pigistes” ont plutôt bien scoré : Vincent et Serge ont 100% par exemple. C’est pas comme d’autre (suivez mon regard).

  6. Bravo les gars,
    joli sauvetage de saison !!
    :)

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