Attention : le club a déménagé au 55 avenue Kellermann à Saint-Gratien !

Nat.2 ronde 4 : EDL – Le Palamède

par Olivier

Après notre réconfortante victoire de la veille (NDLR : dont le compte-rendu nous parviendra assurément… probablement… peut-être… dans les plus brefs délais… d’ici peu… un peu plus tard), qui nous permettait de débloquer notre compteur de victoire et d’entrevoir la suite de la compétition avec plus d’espoir, nous recevions l’équipe du Palamède.
Une équipe pour moitié composée de jeunes et talentueux adversaires, tant et si bien qu’à la moyenne d’âge, nous accusions plus d’un siècle et demi supplémentaire dans la balance. Un siècle et demi d’expérience en plus, dirons certains optimistes, un siècle et demi de fraîcheur supplémentaire, objecterons les réalistes !
Sur le papier en tout cas, le match promettait d’être équilibré. On ne peut dire qu’il le fût…

Dans l’ordre chronologique de fin des parties,

8ème échiquier : EP – Gégé
Au concours des bonnes manières, Gégé est imprenable !
Géraldine et sa jeune adversaire se firent quelques politesses réciproques dans l’ouverture, jusqu’à ce que Géraldine, probablement agacée que sa jeune adversaire lui en remontre sur ce terrain :), monta brutalement les enchères en mettant directement sa dame en prise !
Son adversaire ne se fit pas prier et accepta l’offre. Géraldine continua une vingtaine de coups pour l’équipe.
EDL 0 – Palamède 1

4ème échiquier : DG – Olivier
N’oublions pas que l’adversaire joue le coup qu’il veut !
Mon adversaire fut visiblement surpris par mon ouverture, mais au moins était il entré directement en mode réflexion. Ce ne fut pas mon cas et je manquai dès les tous premiers coups une suite qui m’est pourtant familière et qui promet un bon jeu aux noirs.
Au 11ème coup, je me lançai dans un sacrifice de tour prometteur si les blancs l’acceptaient de l’une des deux manières que je leur offrais. Simplement, mon adversaire choisit l’autre prise…que je n’avais tout simplement pas calculée, celle qui ne me laissait rien en échange.
Ami lecteur, si tu as déjà connu ce sentiment de honte à un stade aussi précoce d’une partie (par équipe de surcroît), tu comprendras ce que je ressentis lorsque des joueurs des deux équipes s’arrêtèrent à l’échiquier à ce moment en se demandant pourquoi j’avais choisi une telle suite. Je gardai contenance comme je le pus et tentai de récupérer un peu de matériel par un petit piegeounet, que mon adversaire déjoua sans difficulté. Je continuai quelques coups… sûrement pour garnir un peu la feuille de partie.
EDL 0 – Palamède 2

5ème échiquier : Benoît – MP
Le romantisme ne paie plus

Le gambit de Benoît ne parut pas surprendre son jeune adversaire, qui l’accepta et entra a tempo dans une solide ligne de défense dont il semblait connaître les finesses. Benoît choisi d’affaiblir sa structure de pions en échange de la paire de fous, mais entra dans une ligne qui encombrait un peu cette dernière. Grace à la pression qu’il exerçait sur le centre blanc, son adversaire gagna un pion, puis une qualité et envahit le camp blanc par une case soutenue par ce satané pion du gambit.
Bientôt, en guise de l’activité visée par cette ouverture, il ne resta plus à Benoît que l’agitation de son roi qui succombait sous les coups de la dame et du cavalier adverse. Avant que la tour noire ne vienne porter l’estocade, il rendit les armes.
EDL 0 – Palamède 3

2ème échiquier : MCh – Jean-Marie
Le Triomphe du fou blanc de cases blanches

Dans une ligne de début mainte fois jouée et récemment revenue à la mode au plus haut niveau, Jean-Marie reçut une leçon de précision par sa jeune adversaire, figure bien connue des échecs français. Au sortir de l’ouverture, celle-ci avait installé non loin du roi noir un avant poste de cavalier qui, pour être thématique, n’en est pas moins très fort. Dans cette situation difficile où manquaient malheureusement les bonnes défenses, Jean Marie, pour faire jouer sa dame, plaça toute sa chaîne de pions sur cases noires, offrant au fou blanc adverse qui n’avait plus d’opposant, une puissance de feu décisive sur les deux ailes à la fois. Les blancs forcèrent l’échange des dames et Jean-Marie joua le moindre mal de la variante, celle qui ne perdait qu’une pièce. Quelques coups plus tard, il abandonna.
EDL 0 – Palamède 4

À ce stade, il nous fallait faire carton plein sur les 4 échiquiers restant pour obtenir le match nul.
Objectivement, cela devait relever du miracle : Pierre était bien, Iskander encore mieux, mais Manu et Paul commençaient à éprouver des difficultés.

6ème échiquier : NP-Paul
Du Choix cornélien de lancer ses pions du roque à l’assaut

Les blancs choisirent une variante dans laquelle leur pion isolé central leur confère de l’activité et de l’espace. Paul choisit de lancer les pions de son roque à l’assaut de celui des blancs et une lutte tactiquement compliquée s’en suivit. Les blancs réussirent à infiltrer leur dame dans le camp noir, mettant en évidence la faiblesse du roque adverse. Devant veiller à trop de faiblesses à la fois sur les deux ailes, Paul perdit une pièce. Il joua encore quelques coups dans l’espoir de récupérer un cavalier adverse aventuré. Malheureusement, celui-ci survécut et Paul arrêta la pendule.
EDL 0 – Palamède 5

7ème échiquier : Iskander-HM
Une Bataille de chiffonniers

Pendant l’ouverture, les deux joueurs choisirent une variante avec deux fronts de pions se faisant face, impliquant nombre de variantes en fonction des prises et des poussées, le genre de cauchemar calculatoire que certains aiment et que d’autres détestent ! Il en résulta une position hautement tactique à double tranchant.
Passant devant l’échiquier peu après, je constatai qu’Iskander avait sacrifié (ou négligé de défendre, me confia-t-il par la suite) la qualité pour d’impressionnantes compensations en terme de pions passés, d’espace et d’attaque sur le roque adverse.
Son adversaire ne fut pas en reste et joua de bons coups de défense, mais qui se révélèrent insuffisants devant la puissance de l’attaque blanche. L’analyse (humaine) nous fit trouver des ressources pour les noirs, mais avec le peu de temps qui leur restait à la pendule, c’était mission impossible.
Notre premier point fut donc inscrit à la tombée de la nuit.
EDL 1 – Palamède 5

3ème échiquier : Manu-AB
La valeur échiquéenne n’attend pas le nombre des années

Au sortir de l’ouverture, la position était équilibrée entre Manu et son très jeune adversaire. Manu, fidèle à son style entreprenant, choisit d’avancer les pions de son roque pour gagner de l’espace central. Las, il oublia un échec venu de très loin qui le força à échanger son fou de fianchetto, dernier défenseur de son roi.
A l’issue de la séquence, il déplorait un pion isolé central sous le feu ennemi et un roi dans les courants d’air. Son jeune adversaire trouva les suites les plus précises pour augmenter son avantage, lequel crût encore en finale de tour et pièce mineure. Malgré une démonstration par Manu de sang froid en grand ZN pendant le passage en finale de tour, la position issue du contrôle de temps était quasiment sans espoir pour les blancs.
Il est bien terminé le temps où les jeunes joueurs étaient affutés en tactique et démunis en finale !
En l’espèce, dans la course à la promotion des pions adverses sur les ailes opposées, son jeune adversaire trouva la voie la plus rapide vers le gain.
EDL 1 – Palamède 6

1er échiquier : Pierre-SD
Comme le temps passe

Pierre obtint rapidement une position confortable qui aurait pu tourner en sa faveur s’il avait trouvé le moyen peu évident d’exploiter la position malencontreuse de la dame et d’une tour adverse, quelque peu enfermées sur leur aile roi. Une variante qui libérait pour les blancs 3 pions passé sur l’aile dame, mais laissait le roi blanc sous le feu ennemi.
En l’occurrence, à l’analyse l’ordi abandonne tranquillement son monarque, ayant calculé qu’aucune des lignes ouvertes sur lui ne lui ferait rien ! Pour un joueur humain en revanche, ce genre de variante anxiogène est très difficile à trouver – et à jouer, même si on l’a trouvée :)
Quoi qu’il en soit, les noirs trouvèrent les ressources pour arriver en finale de tour et pièce mineure, puis de tour seule.
Les joueurs arrivaient au bout du deuxième contrôle de temps, et Pierre n’avait plus qu’à échanger une paire de pions pour obtenir une finale de tour et pion chacun nulle.
« Ah, ce Pierre » me disais-je en lisant les toutes dernières secondes qui s’égrenaient sur sa pendule, « il veut nous faire frémir en jouant son coup au dernier moment… »
– restent 5 secondes… Là il faut jouer Pierre…
– 3 secondes… Houla ! ton geste va devoir être rapide !
– 1 seconde… Ben non, même les réflexes d’un chat ne suffiraient plus maintenant.

Pierre joua enfin le coup attendu, assorti d’une proposition de nulle.
Son adversaire, visiblement compatissant et un peu gêné par la tournure inattendue des événements, baissa doucement son masque en regardant la pendule, la position, les spectateurs, puis Pierre, n’osant visiblement pas dire à celui-ci qu’il était tombé.
Pourtant il l’était, et Le Palamède ajoutait un horrible (pour nous) dernier point sur la feuille de match.
Quand ça veut pas…

EDL 1 – Palamède 7

Rendez vous pour le derby EDL-Franconville en janvier

Un commentaire.

  1. Merci Olivier pour ce compte-rendu précis, complet et hélas ! objectif.

Commenter.