Attention : le club a déménagé au 55 avenue Kellermann à Saint-Gratien !

[N3 ronde 3] – Retour gagnant.

Retour gagnant de Wing-Yan, qui n’a plus joué avec nous depuis le mémorable match de mars 2011, et qui délaisse ses pipettes et son aspirine pour quelques heures afin de montrer que son talent ne s’est pas dilué dans les vapeurs de formol qu’elle respire depuis plusieurs mois.
Retour gagnant d’Olivier (pas le gangster, celui que le capitaine était réticent à accueillir comme je vous l’indiquais dans le compte-rendu de la première ronde) après une interruption encore plus longue qui serait due en grande partie aux remords causés par une victoire chanceuse et imméritée contre le capitaine enghiennois (contacté par la rédaction l’intéressé n’a pas souhaité répondre à nos questions).
Retour gagnant de l’échiquier du lac dans sa salle fétiche avec vue sur les cormorans, les platanes et le casino, après une expédition fort décevante en terre picarde (comme vous le narrait en zeitnot mais avec précision un passager clandestin d’Emmanuel un peu plus tôt ici même).

J’entends déjà certains râler : C’est quoi ce compte-rendu que dès le premier chapitre on sait déjà qui c’est qu’a gagné ? (oui, ces râleurs ne parlent pas un français très correct).
Je ne suis pas dupe : je connais la curiosité maladive des lecteurs de ces lignes. Tous les dimanches vers 22h30, ils se précipitent sur le site de la FFE sélectionnent « Interclubs Adultes » puis « Nationale III » puis « Groupe XIII » (ah non ! c’était la fois dernière…) puis « Groupe XI » ([censuré] !) puis « Groupe IX » et consultent les résultats de leur équipe fétiche que le capitaine a déjà saisi en sirotant son whi… sa tisane de fruits rouges.

Dans notre poule – le groupe IX donc ;-), trois équipes semblent, par le classement Elo, un peu plus fortes que les autres : Rueil-Malmaison, Canal Saint-Martin et l’échiquier du lac. À la première ronde Rueil-Malmaison trébuchait face à Saint-Just-en-Chaussée – présage dont nous ne sûmes, hélas ! pas tenir compte – tandis que Canal Saint-Martin tombait face à Senlis. Le match était donc crucial pour les deux équipes : une victoire étant indispensable pour se maintenir dans la course à la montée.

Au coup d’envoi, retardé de quelques minutes dans l’attente d’un joueur de chaque équipe (non, Emmanuel n’en faisait pas partie) seuls Baroudi au premier échiquier et Wing-Yan au huitième étaient favoris. Toutes les autres rencontres étaient tout-à-fait équilibrées.
Géraldine, venue supporter son équipe, fut promue reporter-photographe et s’acquitta de sa nouvelle tâche avec ardeur.

Wing-Yan ouvrit rapidement le score après un assaut immédiat sur le roque adverse. Pas la petite attaque sournoise qui peut échapper à l’attention d’un joueur mal réveillé, Non non. Une vraie grosse attaque où l’on comprend immédiatement que l’adversaire en veut à votre roi. Et après une perte de temps suivi d’une imprécision les noirs étaient mat en moins de 20 coups !
Une jolie miniature de notre championne.

Laurent devait affronter une variante qu’il déteste. Il décida donc de – je cite : « sortir mon adversaire de la théorie rapidement ». Il y réussit parfaitement : je suis certain que sa manœuvre g6, e6, e5, g5 ne sera jamais dans les livres d’ouverture. Au quinzième coup et au grand désarroi de son capitaine, Laurent avait ses neuf pions sur cases noires ! Mais tandis que les blancs gesticulaient à l’aile dame, Laurent ouvrait la colonne h pour sa tour. Son adversaire fit le malin en essayant de colmater les brèches avec son roi, ce qui lui coûta un bon pion. Comme le roi blanc persistait dans la provocation, Laurent lui administra un joli mat au beau milieu de ses propres pièces.
Faut pas énerver Laurent !

Pour sa première partie avec l’échiquier du lac, Olivier montra que les quelques années sans compétitions n’avaient pas écorné son talent. Il sacrifia un pion dès le quatrième coup. Quelques coups plus tard, la compensation était évidente : contrôle du centre et colonne f semi ouverte. Sentant le danger son adversaire se lança dans une longue escarmouche tactique parfaitement maîtrisée par le néo-enghiennois. Si les blancs avaient réussit à installer un cavalier en e6 soutenu par un pion, les noirs possédaient deux énormes pions passés en e4 et d4 qui asphyxiaient complètement la position blanche. La joueuse du Canal Saint-Martin tenta bien de pêcher en eau trouble mais Olivier profita immédiatement des nouveaux affaiblissements ainsi créés. Lorsque les deux monstres atteignirent la troisième rangée, les blancs préférèrent jeter l’éponge.
Une partie limpide.

L’échiquier du lac menait donc 3-0 en moins de trente coups. Un spectateur inattentif aurait pu penser que le match ne pouvait mieux commencer.
Mon objectivité légendaire m’oblige à reconnaître que c’était loin d’être le cas : Alain était complètement foutu ; Baroudi un peu moins complètement ; si la position de Réda était excellente sa pendule égrenait déjà les secondes ; Benoît soufrait et sa pendule n’était pas en meilleur état que celle de Réda ; et si la position d’Antoine avait l’air confortable c’était en fait une illusion d’optique. Heureusement Kader était arrivé pour soutenir le moral de ses équipiers.

Réda avait transformé une sicilienne en française et s’appliquait avec précision (mais aussi avec lenteur) à gagner de l’espace au centre, à l’aile roi et à l’aile dame. Son malheureux adversaire était bientôt recroquevillé en défense privé de tout contre-jeu. Lorsque la tour blanche entra en action, il ne restait à Réda que quelques grains dans le sablier et à son adversaire que des coups d’ordinateur pour tenir la position. La première inéluctable faute fut parisienne. Réda sacrifia immédiatement la tour (imprenable) sur le roque adverse. Son adversaire choisit la défense la plus résistante. Pressé par le temps, Réda manqua la variante la plus simple qui gagnait une pièce, et tenta de mater. Il sacrifia de nouveau la tour mais cette fois les noirs purent la digérer malgré quelques crampes d’estomac. Le contrôle de temps passé, Réda se résigna à l’évidence.
Une domination stratégique bien mal récompensée.

Pendant ce temps Alain luttait désespérément pour repousser le coup de grâce depuis plus de vingt coups. L’ouverture avait pourtant suivi les grandes lignes théoriques pendant plus de dix coups (sic) mais, sans doute gêné par le conformisme inhabituel de sa position, Alain s’étaient lancé dans des manœuvres originales quoique quelque peu tortueuses (et assurément peu efficaces). Ainsi, au vingt-cinquième coup, les blancs possédait un solide pion passé protégé en e6, tandis qu’Alain n’avait qu’un malheureux petit poney sautillant maladroitement de droite et de gauche au-delà de la muraille de pions. Profitant que les blancs avaient le dos tourné, Alain installa le petit poney au centre, et celui-ci assista de loin et en spectateur à la désintégration de son aile dame. Et soudain la gaffe énorme ! Un échec oublié et la position blanche s’écroule.
Alain avait réussit le casse du siècle.

Un petit demi-point (sachez que la taille des demi-points dépend du déroulement de la partie), un petit demi-point donc, suffisait à la victoire mais les positions des trois parties restantes n’incitaient pas à l’enthousiasme.

Pourtant Benoît avait peu à peu gagné un petit avantage. Son adversaire se lança alors à l’assaut de l’aile roi légèrement dégarnie du capitaine enghiennois. Profitant d’un cavalier adverse imprudemment avancé jusque dans son roque, Benoît simplifia la position en conservant son avantage. Mais cet effort défensif avait coûté beaucoup de temps et d’énergie (Pas mal cette excuse pour expliquer mon zeitnot habituel, non ? Bon tant pis, j’essaierai de trouver mieux la prochaine fois.) et la variante « je gagne un bon pion et le reste n’est plus qu’une question de technique » se transforma en ruine avec mauvais fou contre cavalier. Le roi noir s’infiltra comme celui de Rubinstein contre Cohn à Saint-Pétersbourg en 1909. Heureusement pour l’échiquier du lac, les noirs retardèrent d’un coup le gain d’un pion et une pointe tactique d’une rare subtilité (- hum hum… – Bon ok) et une petite pointe tactique permit aux blancs de se défendre. Le capitaine enghiennois put alors construire une forteresse. Vingt coups plus tard, n’ayant pas progressé d’un centimètre, son adversaire se résigna au partage du point et à la défaite de son équipe.
Un combat nerveusement éprouvant.

Dès lors les défaites de Baroudi et d’Antoine étaient anecdotiques. Baroudi, après une imprécision dans l’ouverture, dû lutter avec un pion de moins contre la paire de fous et un adversaire redoutablement précis qui déjoua tous les chausse-trappes posé par notre premier échiquier. Antoine avait, semble-t-il, obtenu un bon avantage dans l’ouverture. Il perdit le fil de la partie laissant peu à peu l’initiative à son adversaire qui gagna un puis deux pions qu’il convertit sans difficulté malgré les fous de couleur opposée.

Une victoire difficile mais importante contre un adversaire direct qui nous permet de conserver quelques chances de montée.

2 commentaires.

  1. je sais que le panda est trés fort mais quelqu’un pourrait-il m’espliquer comment il a fait pour avoir 9 pions sur l’échiquier vu que ,si mais connaissance des régles sont exacte, il ne peut enavoir que 8!!!

  2. Tu as parfaitement raison Luc.
    J’ai été injuste avec les valeureux pions de Laurent : l’inutile petit bout de bois complètement bloqué en g7 ne méritait certainement pas d’être comparé à l’« âme des échecs ».

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